Canicule

J'ai bien de la chance de vivre en Normandie où nous échappons encore à la canicule.  Les nuits y restent fraiches, ou en tout cas tenables. Je me souviens de mois d'août étouffants passés en Guyenne où s'étaient retirés mes parents. Je n'ose imaginer ce qu'il en est aujourd'hui où l'on y annonce des températures à 42°.

A propos de canicule, c'est l'expression d'une journaliste de France Info qui m'incite à écrire ce matin. Elle évoquait ces épisodes caniculaires de plus en plus longs et fréquents qui nous toucheront désormais et qui sont "la conséquence du changement climatique".

Ils n'en sont pas la conséquence. Ils en sont un des aspects.

Formuler les choses comme elle l'a fait, avec cette maladresse, c'est donner le sentiment d'un changement climatique inéluctable et subi par l'Homme, alors qu'il est conséquence en très grande partie de l'activité humaine et que des inflexions de cette activité pourraient donc le modifier à terme. Pour autant qu'il ne soit pas trop tard.

Ce qui est en revanche conséquence plus que probable du changement climatique, c'est une explosion de la mortalité, liée à des phénomènes que l'on qualifie encore d'exceptionnels mais qui, en réalité et dans des régions du globe, le seront de moins en moins. Ce sont aussi des zones de la planète de plus en plus larges qui deviendront invivables pour l'homme, et donc des déplacements massifs de populations. Un bouleversement considérable, une apocalypse que nous nous refusons à voir venir et qui arrivera pourtant.

Il faudrait que l'Humanité (Cf entre autres les accords de Paris) se prépare à vivre autrement et commence de le faire... Ou bien qu'elle se prépare à ne plus vivre.

Mais c''est un effort collectif difficilement réalisable semble-t-il. Peut-être simplement parce que chaque parcelle d'Humanité qu'est chaque Homme pris individuellement ne dispose, de toute manière, que d'une durée limitée, très limitée.  Et il en est conscient, bien plus conscient que de l'avenir de son espèce.

Pessimiste !  Vous avez dit pessimiste !