11 Janvier 2018
J'avais écrit ce poème il y a un peu plus de deux ans. C'était bien avant l'élection présidentielle, mais on parlait déjà beaucoup du Front National.
Je le ressors aujourd'hui du site où je l'avais publié parce que je le crois encore un peu d'actualité.
Il ne s'agit plus seulement cette fois des extrémismes de tous poils qui bourgeonnent et qui, parfois même, déploient leurs corolles vénéneuses. Il s'agit aussi de l'action politique qui se déroule aujourd'hui sous le regard silencieux d'une France qui se résigne. Elle se résigne au repli sur soi, à une soi-disant nécessité de préserver les privilèges des plus riches sans lesquels nous marcherions vers un désastre économique, ou encore à l'aseptisation du discours pour faire semblant de ne faire de peine à personne. Je n'emploie pas le terme de censure mais ...
Je ne sais quelles autres "inventions" vont naître de ce monde que l'on prétend nouveau quand il ne fait que nous ramener à des temps bien anciens, ceux d'avant l'explosion de la volonté de liberté, d'égalité et de fraternité et qui nous a donné, outre ces trois mots de sa devise, les trois couleurs de notre drapeau.
La Cinquième République est plus que jamais devenue celle d'une forme de monarchie présidentielle, c'est presque enfoncer une porte ouverte que le dire. Mais il ne faut pas perdre de vue que l'absolutisme présidentiel produit les mêmes effets de cour que la monarchie absolue avec toutes les conséquences délétères que cela suppose.
Ils prétendent le rouge délavé,
Le rouge, symbole de la commune.
Le bleu, ils l’assombrissent et l’ont souillé.
Ils l’amidonnent de bouillasse brune.
France dis-moi,
Regarde ta bannière, éteindre ses couleurs.
France, dis-moi,
Les laisseras-tu faire ces marchands de peur
Souviens-toi de ce terrible novembre
Qui l’a mise en berne le temps du deuil.
Mais il faut à présent que tu te cambres
Et la laisse encore fleurir d’orgueil.
France dis-moi,
Regarde ta bannière, éteindre ses couleurs.
France, dis-moi,
Les laisseras-tu faire ces marchands de peur.
Bleu de l’infini ou bleu de l’azur
Rouge de la flamme, rouge rayonnant,
Blanc éclatant, couleur d’une voilure
Qui file libre et dompte l’océan.
France dis-moi,
Regarde ta bannière, éteindre ses couleurs.
France, dis-moi,
Les laisseras-tu faire ces marchands de peur
Te souviens-tu de ces couleurs ma France,
Liberté Egalité Fraternité
Ces trois mots que nos pères ont portés
Au bout de la terre, avec vaillance.
Les laisseras tu aujourd’hui galvauder
Par la rage de deux prêtresses blondes,
Et les diatribes aussi brunes qu’immondes
Qu’elles te crachent pour t'embrigader.
France dis-moi,
Regarde ta bannière,
Ravive ses couleurs.
France dis moi
Ne les laisse pas faire,
Et garde tes valeurs.