24 Novembre 2017
Je rêve la brume, je rêve l'océan
Qui brise ses vagues au pied d'une falaise,
La frappe obstinément à coups de front puissants,
Creusant des cavernes que ses marées alèsent.
T'ai-je conté déjà
Les dentelles de givre
Et l'âtre rougeoyant
Que reflètent en éclats
Des marmites de cuivre
Au parfum bouillonnant ?
Et devant,
C'est la Seine
Qui promène
Ses chalands.
Je rêve d'un été sur d'autres continents
Peuplés d'une foison de couleurs exotiques,
Moites et lourdes des vapeurs de l'océan
Qui bout dans le soleil comme un immense alambic.
T'ai-je conté déjà
Le dimanche à l'église,
Le parfum de l'encens,
Que colorent en éclats
D'une lumière exquise
Des vitraux flamboyants ?
Et devant,
C'est la Seine
Qui promène
Ses chalands.
Je rêve le printemps qui laisse l'océan,
Remonte le fleuve sur l'onde frémissante
D'une haie de peupliers courbés par le vent,
Cherchant du Fond Joli l'image évanescente.
T'ai-je conté déjà
La verte cathédrale
Des bois de Normandie
Qui découvrent en éclats
Un vaisseau minéral,
La nef du Fond Joli ?
Et devant,
C'est la Seine,
Qui promène
Ses chalands.
Mais dedans vit la Dame
De mes rêves d'enfant
Qui esquisse en mon âme
Des images d'antan.