1 Juillet 2024
Ma chère Elise,
Lorsque monsieur Macron a fait miroiter devant les Français une voie ni Droite ni Gauche, et qu’il a tambouillé pour s'autodésigner seul recours contre l’épouvantail antirépublicain dont il cousait et rénovait chaque jour les habits, il n’imaginait pas qu’il finirait par se piquer avec son aiguille, ni qu’il serait peut-être dévoré dans ses propres gamelles, ainsi que la République.
Hier soir l’extrême droite aura été bien près de déposer le roi pour en couronner un autre. Et c’est la Gauche, parce qu’elle a su se rassembler dans toutes ses sensibilités, qui peut aujourd'hui empêcher que le neveu par alliance de la reine Marine ne lui ouvre la salle du trône. C’est qu’on a le sens du clan chez les Le Pen. Et tant pis s’il faut, pour arriver, finir de détricoter la démocratie représentative en faisant élire des députés qui ne seront guère que des marchepieds avant que d’être godillots.
C’est ainsi que cela se passe par exemple dans la circonscription où je vote. Et le cas est exemplaire.
Madame Levavasseur, qui y représente l’extrême droite, avait été élue en 2022. La voilà de nouveau candidate, et créditée d’un 43% au premier tour. Elle ne présentait pourtant que des Photos du neveu et de la tante pour tout bilan de mandat. Et il lui était difficile de faire autrement. Lorsqu’il est arrivé que l’on me parle d’elle durant la campagne de premier tour, ce n’était que pour déplorer son absence toujours et partout, ou presque, et particulièrement sur les grands dossiers locaux. Quant à son action au sein de l’Assemblée Nationale, il y a un abîme entre son silence et ses absences, et l’activité très solide d’un Philippe Brun par exemple, seul député de gauche dans le département, jeune élu lui aussi et qui a su se montrer très présent tant à l’Assemblée que sur le terrain.
Lui saura continuer, je n’en doute pas, d’être un relai de sa circonscription à Paris, et il jouera pleinement son rôle de représentant du Peuple. Madame Levavasseur en revanche, si elle était réélue, poursuivrait son petit bonhomme de chemin, se taisant encore et toujours, sans regarder aucun des grands enjeux locaux. Quant à ceux du pays… Pourvu qu’elle ait fait nombre pour porter à Matignon le neveu ...! C’est tout ce que lui demande son parti.
Et c’est ainsi, ma chère Elise, en multipliant ces situations, que l’on continuera d’étouffer une démocratie participative déjà passablement anesthésiée, sans vraiment connaître la nature de ce qui pourrait bien lui succéder.
Moi je préfère, je te l’ai déjà dit, que l’on élise d'authentiques représentants qui travaillent et restent à l’écoute. Et il y en a eu dans cette circonscription, de Gauche comme de Droite. Lorsqu’il s’est agi par exemple il y a quelques années, de reconstruire l’hôpital de Navarre dont je présidais le conseil d’administration, j’avais invité à une première réunion de sensibilisation les élus concernés de tous bord. Ils avaient tous répondu présent, ils avaient ensuite pesé de tout leur poids. Et nous avions réussi à obtenir les crédits nécessaires.
C’est de ce gabarit d’élus que nous avons besoin. Et si je soutiens tant Timour Veyri dans la circonscription où je vote, c’est parce que, pour bien le connaître, je sais qu’il en a la trempe.
Mais encore faut-il pour qu’il soit élu que les électeurs se mobilisent très largement, au-delà des seules voix de Gauche ; qu’à l’instar d’Isabelle Collin d’autres candidats du premier tour le soutiennent sans ambiguïté ; que des élus locaux qui portent des projets pour lesquels l’appui d’un député n’est pas inutile se souviennent que cet appui leur a trop souvent manqué lorsqu’il s’agissait de madame Levavasseur.
Et, bien sûr, que tous les militants du premier tour, les petites mains de la campagne, donnent un formidable coup de collier cette semaine.
Mais cette mobilisation là, ma chère Élise, je sais qu’elle a commencé dès hier soir.
Bien à toi