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Lettre à Elise, Docteur Guy et mister Doxey

Ma très chère Élise,

Aussi étrange que cela te puisse paraître, je ne déteste pas monsieur Debré. Je ne partage pas, loin de là, nombre de ses convictions mais je respecte l’ancien Président de l’Assemblée Nationale puis du Conseil Constitutionnel et j’aime son sens de la République. S’agissant de notre cité, j’ai contesté nombre des choix qu’il a fait lorsqu’il en était Maire, mais j’ai été fasciné par sa façon d’aller à la rencontre des gens et de leur donner pour quelques instants le sentiment qu’ils étaient aussi grands que lui…

La magie n’opère pas toujours pourtant et la photographie, parfois, fige l’instant et les sourires. Celle que publie la dépêche d’hier en est un bel exemple. Jumeaux par l’azur de leur écharpe et l’artifice de leurs sourires, qu’ils adressent l’un et l’autre à l’objectif plutôt que se l’adresser l’un à l’autre, monsieur Guy et monsieur Debré tentent de se faire Dupond/Dupont ... Enfin, pas tout à fait. Les deux Dupond(t) c’est la symbiose, mais c’est aussi l’amour vache de deux vieux garçons qui souvent se chamaillent. Monsieur Debré à l’inverse ne tarit pas d’éloges sur celui qui se proclame quasiment son fils spirituel, ni d’invectives sur ses adversaires qu’il qualifie de pisse-vinaigres et de bonimenteurs. Bref, l’amour fou !

Monsieur Le Maire est-il de ces pisse-vinaigres, lui qui s’essaye également au Dupont/Dupond, mais avec un des adversaires de monsieur Guy, et qu’il nous dépeint comme pétillant d’énergie, d’expérience et d’écoute ? Peut-être lui rappelle-t-il comme il était mignon, il y a longtemps, tout embarrassé de son petit caddie vert, lorsqu'il faisait ses premières armes dans les allées du marché d'Evreux, et que monsieur Debré précisément lui tenait l'étrier pour l'aider à monter.

Mais les incantations de ces deux dieux descendus de leur Olympe, et qui soutiennent chacun son héros d’une nouvelle guerre de Troie, me hérissent. Évreux mérite mieux qu’une guéguerre de dieux qui manipuleraient chacun sa marionnette. Surtout quand l’un de ces dieux s’est un jour fait élire maire de la ville avant de l’abandonner pour s’en retourner en Olympe, et que l’autre y brigue un mandat de député qu’il n’exerce pas, préférant les délices de son olympe à lui, l’olympe macronien qu’il habite désormais.

Alors, les entendre l’un et l’autre, se chamailler au travers de leurs candidats, au nom de l’avenir de notre cité, m’agace prodigieusement ma chère Élise, tu peux l’imaginer.

J’ai pourtant souri en découvrant dans les invectives de monsieur Debré ce joli mot un peu désuet de bonimenteur. C’est un mot que j’aime bien et qu’il m’est arrivé aussi parfois d’utiliser. Selon monsieur Littré, un boniment est une parade de charlatan et, il désigne aussi, par analogie, des manœuvres pour tromper… comme par exemple clamer, ce que fait monsieur Guy, qu’il y a eu 1790 créations d’emploi durant son mandat, mais sans parler des suppressions bien sûr qui font qu’en définitive le nombre total des emplois est resté le même.

Un charlatan, c’est donc quelqu’un qui, comme le docteur Doxey dans Lucky Luke, fait la réclame de ses pseudos potions qu’il vendra ensuite bien cher. Et j’en viens à me demander si, lorsque monsieur Debré parle de bonimenteur, il ne désignerait pas finalement la face caché de monsieur Guy qui, tu le sais ma chère Elise, s’est récemment détriplé sur ses affiches : Docteur Guy et mister Doxey en quelque sorte.

Bien à toi

 

si vous préférez écouter que lire

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