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DOB en daube, suite

« L’évolution de l’épargne brute et nette de la ville de 2014 à 2018 (en compte administratif) s’améliore significativement en passant d’une épargne nette négative en 2014 de quasiment 7 M € pour atteindre un niveau historique et positif de près de 3 M€ en 2018. Cette amélioration est la traduction d’un pilotage fin opéré pour contenir et optimiser les dépenses de fonctionnement, tout en préservant la ressource financière (en gras dans le texte initial) »

C'est sur cette introduction cocoricante, agrémentée d'un graphique au style dépouillé mais à la pente euphorique, que le maire commence le chapitre consacré à l'épargne brute* et nette* de la ville dans son rapport d'orientations budgétaires. 

La question de l'épargne est d'importance parce que c'est de son niveau  que dépend la capacité de la ville à investir, c'est à dire à créer et réparer les équipements nécessaires aux Ebroiciens.

Le maire veut nous faire croire que tout va mieux. Tel une otarie, il s'applaudit lui-même, mais les chiffres qu'il nous donne sont pour le moins surprenants 

Ce sont des chiffres maisons, dont le contour me paraît assez flou et qui ne correspondent en rien aux chiffres de la capacité d’autofinancement donnés pour la ville par le ministère des finances, qui est tout de même une autorité en la matière.

Ils sont étonnant jusqu'à en être aberrants pour certains.  Le tableau affiche par exemple près de 9 M€ d’épargne brute en 2014 et près de – 7M€ d’épargne nette. Cela signifierait que la ville aurait remboursé d'un coup 16 millions de capital. Cela ne correspond en rien aux données dont nous disposons dans le même rapport sur l’évolution de la dette.

Si l’on reconstruit en revanche ce graphique avec les chiffres du ministère des finances, l’évolution de la capacité d’autofinancement de la ville prend une tout autre allure,  bien moins optimiste.

 

De 2014 à 2017, ( les chiffres de 2018 ne sont pas encore connus)  la capacité d’autofinancement brute marque une très légère tendance à la hausse quand la capacité d’autofinancement nette, particulièrement instable, marque une tendance plutôt à la baisse. 

Je ne vais pas m’étendre sur ce qui justifie ces écarts  entre les chiffres que nous donne le maire d’Evreux et ceux du ministère des finances.

Mais pour ma part, je préfère prendre en considération ces derniers qui sont bien définis et qui surtout sont construits de la même façon pour toutes les communes de France. Au moins peut-on les comparer.

Et ce qu'on y lit n'est  pas très rassurant sur les perspectives financières de la ville.

Il faut rectifier le tir, en consolidant les recettes et en regardant de très près le calendrier des investissements, voire leur opportunité. Les travaux place de la mairie par exemple qui coûtent 6 M€ dont 2,4 M€ au seul contribuable ébroïciens étaient-ils si urgents ?

A l'inverse, le maire d'Evreux décide, plutôt que consolider les recettes, une baisse du taux de la taxe foncière dont le résultat sera symbolique pour les propriétaires Ébroïciens mais qui réduira néanmoins significativement les recettes de la ville. 400 000€ par an ce n'est pas rien, cela représente 2,4M€ sur un mandat municipal.

Quant à regarder de très près le calendrier des investissements, c'est impossible en conseil municipal puisqu'on n'y dispose toujours pas de ce fameux programme pluriannuel d'investissements que je réclame à cors et à cris à chaque session budgétaire de la ville et que le maire persiste à ne pas bâtir.

Au bout du compte, malgré soixante pages d'un beau document en couleurs dont je gage que les graphiques optimistes préfigurent la propagande que nous mitonne le maire d'Evreux pour sa prochaine campagne électorale , nous ne sommes pas plus avancés. Nous ne disposons de guère plus d'informations nécessaires à un débat sérieux et fécond que nous n'en avions dans le premier rapport de sept pages.

Avec monsieur Lefrand au volant, la ville continue de foncer dans le noir tous feux éteints.

 * Grosso-modo, l'épargne brute est ce qui reste des recettes de fonctionnement une fois payés les salaires, les subventions et les factures du fonctionnement courant, à l'exception donc de ce qui passe en investissements. L'épargne nette correspond à l'épargne brute diminuée de l'annuité de l'emprunt qu'il faut rembourser

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