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Lettre à Elise, et si l'on rêvait!

Ma chère Elise,

Le gouvernement a tranché et il a fixé la date du second tour de l’élection municipale au 28 juin. Les intérêts partisans l’ont emporté sur la Démocratie. Pour la République en Marche et monsieur Macron, dont je ne doute pas qu’il ait été partie prenante de la décision, il s’agissait peut-être de choisir la date la plus proche pour encaisser le camouflet électoral auquel il s’attendait et tenter de rebondir à la rentrée.  Quant aux Républicains et aux Socialistes il importait d’abord pour eux de conserver le pouvoir dans de grandes cités ou de grandes agglomérations. Comment continuer d’exister sans cela !

Cultiver l’esprit de notre République aura donc été secondaire dans leur choix de date. Et qu’importe alors pour eux si le second tour se tient lorsque les Français ont l’esprit ailleurs. Qu’importe aussi si l’abstention pour raisons sanitaires explose encore. Qu’importe si ceux qui seront élus dans ce contexte n’auront en réalité que bien peu de légitimité au regard des quelques 60% d’abstentionnistes auxquels on peut s’attendre. Après tout quand on est élu, on est élu. Et on se débarrasse promptement des pourcentages!

A Evreux, nous voici donc comme partout en France contraints d’organiser une campagne électorale qui n’en sera pas une ou qui, en tout cas, ne sera guère équitable. Mener en effet, comme je l’ai entendu dire, une campagne plutôt numérique , c’est exclure du dialogue tous ceux qui n’ont pas accès au numérique, et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit. La mener au moment où la pandémie, après nous avoir confinés, nous dé-confine très progressivement, c’est donner de fait l’avantage à ceux que leurs fonctions ont autorisé à s’exprimer quand tous les autres candidats ne pouvaient que se taire. C’est faire par exemple que les masques qu’ils ont distribué sous leur signature, quand ils sont en réalité financés par l’impôt de tous, deviennent pour eux autant d’arguments électoraux…

Et cela devrait donc rendre inéluctable que ce bon monsieur Guy, tantôt maire, tantôt docteur et parfois les deux redouble son mandat ?  Allons donc !

Ne serait-il donc pas possible ma chère Elise que, malgré les circonstances de ce choix honteux de date pour le second tour, on puisse tout de même réussir à considérer l’enjeu renouvelé de cette élection et commencer à imaginer dès à présent, et à construire « La ville d’après »? 

N’est-il pas possible que l’on prenne le temps de regarder en face ce qu’ont coûté, pour nombre de nos concitoyens,  en désarroi, en peur, en tristesse, en rages et en révolte aussi, ces journées de confinement, toujours plus longues quand on vit les uns sur les autres, toujours plus longues quand on a faim, toujours plus noires quand les impayés s’accumulent et qu’on ne sait plus de quoi sera fait demain?  N’est-il pas possible de chercher des réponses immédiates et de travailler à de plus saines organisations pour « la ville d’après » ?

Pourquoi ne pas songer à une réduction de charges pour les résidents des logements sociaux ? L’annulation ou la réduction de leur facture d’eau est-elle techniquement possible ? Attelons-nous à terme à la mise en place de la gratuité pour tous les habitants du nombre de mètres cubes qui paraît vital, telle que la proposait dans son programme la liste de Vincent Breuil ?

 Comment préparer la prochaine rentrée scolaire qui sera, chacun l’imagine bien, particulièrement compliquée pour ceux qui n'auront eu que bien peu d’autres options que le décrochage ? Plus que jamais, les institutions qui touchent à l’éducation, ville incluse, vont devoir se serrer les coudes.

Comment soutenir le redémarrage du commerce de proximité qui était déjà en difficulté, en centre-ville en particulier, avant la pandémie, et comment le consolider durablement ? Comment travailler un nouveau maillage des transports pour «la ville d’après », en l’articulant autour du train, y compris bien sûr le projet de tram-train Evreux-Rouen, autour de bus dont il faut diversifier la flotte et les horaires, autour du cyclable dans toutes ses déclinaisons y compris en continuité avec le train ou le bus, bref un maillage des transports où la voiture particulière devienne secondaire dans la ville, et pour de vrai cette fois ?

Je ne vais pas, ma chère Elise balayer les uns après les autres tous les champs qu’il faut examiner à la lumière de la crise sanitaire que nous traversons et surtout de la crise sociale que nous nous apprêtons à traverser et qui laminera bien des familles si nous n’y prenons garde.

Je préfère me mettre à rêver.

Rêver que s’accordent face à la nécessité de ne pas retourner à « La ville d’avant », celle qu’incarne monsieur Guy et qui ne pourrait que redoubler avec lui, toutes les personnalités qui s’étaient inscrites dans les projets de Vincent Breuil et de Timour Veyri et dont je t’ai souligné les similitudes dans de précédents courriers .  Et que d’autres, qui ne s’engageaient pas encore, les rejoignent.

Rêver qu’elles dépassent leurs différences (il y en a bien sûr), qu’elles acceptent de gommer quelques aspérités de leurs caractères et qu’elles trouvent les compromis qui leur permettront de faire programme commun et, pourquoi pas, liste commune pour construire le renouveau de notre cité auquel elles aspirent et, au-delà, celui de notre société.

Je sais qu’il reste peu de temps d’ici la fin juin pour établir des compromis qui soient solides, mais je sais aussi que la volonté peut parfois repousser les limites au-delà du possible. Et qu'on ne me brandisse pas, à chaque différence que l’on veut dépasser, l’épouvantail des compromissions. Le compromis, ce n'est pas la même chose. Toute la politique repose sur des compromis que l’on amende, que l’on renouvelle, comme toute vie sociale d’ailleurs… Ou alors c'est qu'il s’agit de dictature.

Ce rêve, je crois que nombre d’Ebroïciens le partagent qui pensent mériter mieux qu’un redoublement de « la ville d’avant », que déciderait en toute hâte un monsieur Guy qui, n’aura même pas pris la peine en six mois de temps, de convoquer une fois, pas même à distance, son conseil de classe… Je veux dire le conseil municipal !

Alors… Chiche. On ne redouble pas, mais tous sur le pont !

Bien à toi

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