4 Juillet 2020
Ma chère Elise,
Que te dire de l’installation du nouveau conseil municipal à laquelle j’assistais ce matin.
Pas de public, ou si peu. Vingt cinq personnes tout au plus, dont quelques agents municipaux,
Pas de parade des "grands" de la droite locale qui étaient venus pourtant pour l’intronisation de 2014, mais ont boudé celle de ce matin. Il est vrai que redoubler, comme le fait monsieur Lefrand qui a perdu d’ailleurs au passage la moitié de ses voix, n’a pas le même panache que conquérir de haute lutte un siège de maire, fût-ce contre un Michel Champredon que bien peu imaginaient renouvelé.
De ces « grands », je n’aurai vu qu’Hervé Maurey, soit qu’on ne l’ait pas informé du caractère confidentiel de l’intronisation de monsieur Lefrand, soit qu’il soit venu faire campagne. Il y a en effet urgence pour lui. Il vient d’être lâché par sa principale colistière au profit de Sébastien Lecornu. Que veux-tu ma chère Elise, de nos jours il est de plus en plus d’élections qui tiennent du vaudeville.
A propos de vaudeville et de petites trahisons, masquées ou pas, nous n’aurons pas davantage eu de scoops que de suspens ce matin. Si les deux ou trois personnalités aux convictions volatiles, dont je t’ai déjà parlé et qui ont rejoint la liste de Guy Lefrand, obtiendront probablement leur récompense à un moment ou un autre, elles ne font pour l’instant pas partie de la liste des maires-adjoints. Il leur faut sans doute attendre les désignations à la communauté d’agglomération ou encore l’attribution de quelques délégations.
Le seul scoop notable est que le ton du discours de chacune des têtes de liste est resté courtois. Ferme parfois mais toujours courtois. Marianne ne peut que s’en féliciter.
Contrairement à ce que je craignais, Guy Lefrand n’aura été ni hautain ni méprisant. Je l’ai presque trouvé modeste. Timour Veyri pour sa part a tenu son propos avec une belle gravité qui venait le rehausser.
Quant au fond des discours, il était bien tranché.
Guy Lefrand n’a fait que dire qu’il va continuer tout comme avant. Timour Veyri porte bien plus loin le regard et il continue de vouloir construire un monde différent, plus écologique, plus équitable et une ville qui prenne en considération la précarité de nombre de familles. Il le veut d’autant plus que la crise sanitaire, devenue économique et sociale, révèle bien des fragilités et en révélera encore .
Mais voilà ma chère Elise, c’est Guy Lefrand qui dispose des leviers pour les six ans à venir, lui qui nous a habitué durant les six dernières années à ne pas regarder loin et à rouler tous feux éteints. C’est inquiétant, même si je ne doute pas que l’opposition continue de klaxonner. C’est d’autant plus inquiétant que la pandémie, mais aussi ces six années de route tous feux éteints, ont fait que dix-huit mille de nos concitoyens ne sont pas venu donner leur avis dimanche dernier... Sept sur dix, ce n’est pas rien !
Et j'en finis par me demander ma chère Elise si la salle presque vide de ce matin n’était pas tout simplement le reflet des urnes qui sont loin d’avoir plébiscité, dimanche, l’action de ce maire qui malgré tout redouble !
bien à toi
PS : Je suis désolé, ma chère Elise, j’ai oublié de te parler de la tête de liste LREM. C’est que je ne sais pas trop quoi t’en dire. Son propos ne m’a pas aidé à deviner où il se situe. Mais peut-être ne le sait-il pas bien lui-même depuis qu'il s'est embarqué dans ce monde des « en même temps » qu’a inventé son patron.