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Lettre à Elise, le conseil municipal nouveau est arrivé, sans la note fruitée d'un bon beaujolais

Ma chère Elise,

Que te dire de l’installation du nouveau conseil municipal à laquelle j’assistais ce matin.

Pas de public, ou si peu. Vingt cinq personnes tout au plus, dont quelques agents municipaux,

Pas de parade des "grands" de la droite locale qui étaient venus pourtant pour l’intronisation de 2014, mais ont boudé celle de ce matin. Il est vrai que redoubler, comme le fait monsieur Lefrand qui a perdu d’ailleurs au passage la moitié de ses voix, n’a pas le même panache que conquérir de haute lutte un siège de maire, fût-ce contre un Michel Champredon que bien peu imaginaient renouvelé.

De ces « grands », je n’aurai vu qu’Hervé Maurey, soit qu’on ne l’ait pas informé du caractère confidentiel de l’intronisation de monsieur Lefrand, soit qu’il soit venu faire campagne. Il y a en effet urgence pour lui. Il vient d’être lâché par sa principale colistière au profit de Sébastien Lecornu. Que veux-tu ma chère Elise, de nos jours il est de plus en plus d’élections qui tiennent du vaudeville.

A propos de vaudeville et de petites trahisons, masquées ou pas, nous n’aurons pas davantage eu de scoops que de suspens ce matin. Si les deux ou trois personnalités aux convictions volatiles, dont je t’ai déjà parlé et qui ont rejoint la liste de Guy Lefrand, obtiendront probablement leur récompense à un moment ou un autre, elles ne font pour l’instant pas partie de la liste des maires-adjoints. Il leur faut sans doute attendre les désignations à la communauté d’agglomération ou encore l’attribution de quelques délégations.

Le seul scoop notable est que le ton du discours de chacune des têtes de liste est resté courtois. Ferme parfois mais toujours courtois. Marianne ne peut que s’en féliciter.

Contrairement à ce que je craignais, Guy Lefrand n’aura été ni hautain ni méprisant. Je l’ai presque trouvé modeste. Timour Veyri pour sa part a tenu son propos avec une belle gravité qui venait le rehausser.

Quant au fond des discours, il était bien tranché.

Guy Lefrand n’a fait que dire qu’il va continuer tout comme avant.  Timour Veyri porte bien plus loin le regard et il continue de vouloir construire un monde différent, plus écologique, plus équitable et une ville qui prenne en considération la précarité de nombre de familles. Il le veut d’autant plus que la crise sanitaire, devenue économique et sociale,  révèle bien des fragilités et en révélera encore .

Mais voilà ma chère Elise, c’est Guy Lefrand qui dispose des leviers pour les six ans à venir, lui qui nous a habitué durant les six dernières années à ne pas regarder loin et à rouler tous feux éteints. C’est inquiétant, même si je ne doute pas que l’opposition continue de klaxonner. C’est d’autant plus inquiétant que la pandémie, mais aussi ces six années de route tous feux éteints, ont fait que dix-huit mille de nos concitoyens ne sont pas venu donner leur avis dimanche dernier... Sept sur dix, ce n’est pas rien !

Et j'en finis par me demander ma chère Elise si la salle presque vide de ce matin n’était pas tout simplement le reflet des urnes qui sont loin d’avoir plébiscité, dimanche, l’action de ce maire qui malgré tout redouble ! 

bien à toi

 

PS : Je suis désolé, ma chère Elise, j’ai oublié de te parler de la tête de liste LREM. C’est que je ne sais pas trop quoi t’en dire. Son propos ne m’a pas aidé à deviner où il se situe. Mais peut-être ne le sait-il pas bien lui-même depuis qu'il s'est embarqué dans ce monde des « en même temps » qu’a inventé son patron.

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V
Bonjour. J'étais moi-même présent à ce 1er Conseil municipal post 2nd tour. Il y avait effectivement peu de monde dans le public. Quoique vraiment beaucoup plus que lors de la précédente séance plénière du 08/06. Faire le constat d'un désintérêt pour la chose publique n'est pas suffisant. Cela doit, à mon sens, être relié au fait que les engagements politiques manquent parfois/souvent de crédibilité et de sincérité, tant ils apparaissent comme électoralistes, pour ne pas dire politiciens. La récente campagne municipale ébroïcienne en a sans doute donné de nouveaux exemples concrets, parfois caricaturaux ? Quant aux politiques publiques mises en œuvre une fois les échéances électorales passées, elles semblent de plus en plus déconnectées des préoccupations des habitant(e)s, sans réelle démocratie implicative. CQFD ?
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Désolé de vous répondre aussi tard mais je n'avais pas eu l'occasion de revenir sur mon blog cette semaine. <br /> Je ne peux que partager votre point de vue sur le décalage entre le ton des campagnes , quelles qu'elles soient, nationales ou locales, et la réalité de ce que sont les actions après les promesses. Sans doute faut-il davantage d’une démocratie participative que notre système politique a bien du mal à mettre réellement en œuvre. Cette difficulté n’est-elle pas d'ailleurs liée pour partie à ce que nos institutions sont nées dans le contexte de la confrontation d'idéologies bien marquées et d’un maillage politique reposant sur des partis et des corps intermédiaires vivants et actifs. <br /> Ne plus avoir (pour tout un tas de raisons et à commencer par la disparition des grandes concentrations ouvrières, autour de la sidérurgie par exemple ou encore le textile) ces partis et ces syndicats ancrés dans leur corps idéologique mais aussi dans le monde réel modifie substantiellement l'ensemble de nos institutions, stérilise et rend factice d'une certaine façon le microcosme politique. C'est ce mouvement d'ampleur que le covid vient d'accentuer, de façon durable ou pas. <br /> En tout cas, il faut que nous trouvions, que la génération montante trouve le moyen de réimpliquer les citoyens. Cela passe bien sûr par le niveau local... Mais sans perdre de vue que tous les niveaux de décision collective sont liés. (Une commune n'est pas suspendue dans le vide). Cela suppose donc me semble-t-il une participation citoyenne qui ne s’exonère pas de la réflexion politique plus transversale qu'ont su apporter les grands mouvements associatifs, les grands mouvements syndicaux ... et les partis politiques.<br /> Et à cet égard, en dénonçant, ces dernières décennies, les travers réels de la politique dite politicienne de ces partis on ait fini par jeter le bébé avec l'eau du bain. <br /> Et sauf à accepter la dictature tiède mais efficace du prêt à penser que nous diffusent à longueur de journée les médias, il nous faut renouer avec ces constructions idéologiques et ces actions qui s’enracinent dans le local pour le dépasser. Je crois que quels qu’aient été les travers de cette dernière campagne électorale, Timour Veyri aura été à cet égard, en ne cachant pas ce qu’il était et son ancrage partisan en particulier, bien plus honnête que Guy Lefrand qui, lui aussi patron départemental d’un parti politique et grand pourfendeur du gouvernement durant tout son mandat précédent, aura tenté de vendre son image de médecin urgentiste et de surfer ainsi sur l’empathie des gens vis-à-vis des personnels de santé plutôt que s’appuyer sur le bilan de son action ces six dernières années dont on ne peut pas vraiment dire qu’il soit très transparent.<br /> Comment tout cela évoluera-t-il demain ?<br />