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J'enrage de voir la politique s'écrire en minuscules

Ma chère Elise,

Demain, monsieur Macron troquera ses habits neufs de chef de parti perdant pour endosser enfin son costume de Président de la République.

Six semaines de gestion du pays par un gouvernement démissionnaire, six semaines d’une longue trêve olympique encadrée de longs moment d’un silence présidentiel inhabituel.

Six semaines d’un matraquage médiatique aussi qui n’aura cessé de chercher la plus petite rayure dans le bloc du Nouveau Front Populaire pour tenter d’en faire la déchirure qui le ferait sombrer.  

Le coup de grâce, un sondage, la veille des premières consultations de monsieur Macron, et qui placerait madame Castets loin derrière monsieur Attal ou monsieur Bertrand sur l’échelle des préférences des Français pour les fonctions de premier ministre.

Je ne savais pas d'ailleurs qu’on élisait un premier ministre.

J'enrage, ma chère Elise. On ne nous a parlé depuis des semaines que de divisions de la gauche.

On prétendait impossible qu’elle se mette d’accord sur un contrat de législature. Elle a constitué le Nouveau Front Populaire.

On s’est gaussé de ses difficultés supposées à s’accorder sur le nom d’un ou d’une première ministre potentielle. C’était chose faite le 23 juillet, quinze jours grosso-modo après qu’elle avait obtenu sa majorité relative à l’élection legislative. Ce n’est pas si long quand on voit que le Président de la République va bientôt passer le cap des deux mois pour s’accorder avec lui-même sur l’opportunité, après la défaite des siens, de constituer un nouveau gouvernement.

Et puisqu’on n’est finalement pas parvenu à la fissurer, voilà qu'on brandit la menace d’une motion de censure immédiate si un gouvernement de gauche intégrait ne fût-ce qu’un ministre issu de la France Insoumise. J’entendais Aurore Bergé l’évoquer ce matin sur France Inter. L’objectif  c’est évidemment pour la droite, macronienne ou pas, de détacher le Parti Socialiste de l’alliance des gauches, de recréer le « ni droite ni gauche, mais en même temps » des premiers jours du macronisme.  Pour le reste Elise, Monsieur Coquerel par exemple, qui préside depuis quelques années la commission des finances, serait-il si mauvais ministre juste parce qu’il participe d’une gauche radicale ?

J'enrage, Elise, parce que, alors que les Français ont clairement demandé la rupture avec ce centre qui n’en est pas un, le garant des institutions qu'est le Président de la République s’évertue à vouloir le ressusciter. Il y est aidé par la droite déclarée, bien entendu, et par quelques socialistes minoritaires au sein de leur Parti, mais qui poussent à une alliance au centre en oubliant, je le crains, que le « Ni gauche ni droite » finit toujours à droite.

J'enrage Elise, parce que tout concourt à ce que plus que jamais la Politique perde sa majuscule pour ne se réduire qu’à de petites combinaisons de courte vue.

Mais je ne puis pourtant m'empêcher d'espérer encore Elise, parce que Madame Castets et le Nouveau Front Populaire, malgré les coups qu'ils essuient de tous côtés, tiennent le cap de la politique sur laquelle ils ont fait campagne depuis fin juin.  Et  ils se disent prêts à passer du discours aux actes.

Il suffirait de presque rien

 

Bien à toi.

 

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